JNME 2004 – Texte d’introduction


Texte d’introduction de Christian Eloy, président de l’AECME


L’enseignement de la composition électroacoustique se rencontre, s’interroge et se met en scène au CNSMD de Lyon

C’est en octobre 2002 qu’Henry Fourès invitait pour la première fois les enseignants et les jeunes compositeurs des classes de composition électroacoustique à se réunir autour d’une table ronde et d’une série de concerts de musique électroacoustique salle Varèse.

Cette initiative, semble-t-il très attendue, a été chaleureusement accueillie par tous, puisqu’elle a rapidement donné naissance à une association des enseignants de cette discipline : l’AECME, Association des Enseignants de la Composition en Musique Electroacoustique.

Cette première édition des “ Journées électroacoustiques “ a eu son moment fort avec une table ronde publique, à laquelle participaient Daniel Blanc et Fernand Vandenbogaerde, inspecteurs à la DMDTS, et dont le thème “l’enseignement de l’électroacoustique aujourd’hui : un enseignement intégré ? les nouveaux enjeux, pour quels projets de formation ? “ ne pouvait que passionner le public nombreux.

Les 4 concerts de ces journées ont permis à une trentaine de compositeurs de s’initier à la diffusion acousmatique sur le système Motus sous la conduite de Jonathan Prager.

Fort de ce premier succès, c’est en partenariat avec l’AECME que la seconde édition des journées de la composition électroacoustique, était lancée les 9 et 10 octobre 2003 au CNSMD de Lyon.

Christian Eloy, confirmé dans son rôle de président de l’AECME, mettait l’accent sur l’avenir de cet enseignement, lors d’une nouvelle table ronde, très suivie : “Quel(s) avenir(s) pour nos classes de composition électroacoustique ? et pour nos étudiants ? Quelle est la politique de l’Etat concernant la composition musicale en France ? “.

Les communications des sept intervenants (professeurs et étudiants), sous la conduite d’Anne Veitl,  modératrice, ont permis d’entendre un vaste état des lieux, allant de la situation générale de cet enseignement en France, jusqu’aux situations particulières de quelques classes, exposées par des enseignants motivés et des étudiants très pragmatiques. Cette formule calibrée, permettait ensuite d’entamer un débat animé, riche et constructif, en présence de Fernand Vandenbogaerde de la DMDTS et d’Henry Fourès directeur du CNSMD de Lyon.

L’intégralité de ces communications et de ces débats est consultable sur le site de l’AECME :

http://perso.wanadoo.fr/christian.eloy/site_AECME/AECME.HTM

(cette adresse n’est plus valable. voir -> JNME 2004 – Lyon

Les quatre concerts ont permis à 42 jeunes compositeurs, avec l’aide de la Sacem, de se déplacer de toute la France et d’interpréter leurs œuvres sur l’Acousmonium Motus dans la salle Varèse ; des pièces mixtes ont même pu être montées grâce à une organisation rigoureuse et aux moyens du conservatoire.

Ces 4 concerts ont été le reflet le plus évident d’une forte activité de création dans cette discipline, ces classes s’avèrent souvent, dans nombre de conservatoires en région, les fers de lance d’une véritable dynamique de création et de pédagogie ; leur rayonnement dépasse très souvent le strict cadre de l’enseignement, pour être au cœur des synergies de ces nouvelles missions d’animation et de création interdisciplinaire, dévolues aux conservatoires.

Ces journées, déjà programmées en 2004-2005 au CNSMD de Lyon, tous établissements confondus, ont conforté les enseignants, souvent dispersés et isolés, dans la pratique très vivante de leur discipline ; elles ont permis aussi de poser des questions fondamentales pour son exercice quotidien et de partager les expériences et les réflexions.

Le CNSMD de Lyon assume là un rôle fédérateur et tutoral qui semblait manquer cruellement aux enseignants de la composition électroacoustique et à cette discipline atypique.

Les rencontres de l’électroacoustique pourraient devenir un laboratoire intéressant et utile, à l’heure où le ministère, sous la pression de l’Europe, envisage des rapprochements, voire des équivalences et des alignements, avec l’enseignement supérieur ; en effet, les enseignants en électroacoustique collaborent depuis fort longtemps avec l’université, y compris des universités scientifiques, par le biais des studios de recherche et de création ; ils ont souvent été les premiers à créer des passerelles très profitables aux étudiants, mais ils en connaissent aussi les limites.

Christian Eloy